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La voiture s’arrêta dans un ultime ronflement. Thiann éteignit la radio et sortit dehors. La température avait considérablement chuté si bien qu’un léger nuage se condensait devant ses lèvres à chaque expiration.
Hall d’entré, ascenseur, cinquième étage, appartement 54.
Le déclic familier de la serrure résonna dans la porte et la demoiselle entra enfin chez elle. Elle fit quelques pas, laissa tomber son sac à ses pieds, délaça ses chaussures qu’elle envoya balader Dieu sait où et s’effondra toute habillée dans son lit. La seule pensés qui occupait son esprit à cet instant était « Dormir. ». Ce qu’elle fit aussitôt sans même se rendre compte qu’elle n’avait pas enclenché son réveil.
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Le soleil traversait les vitres du petit appartement et venait exploser en un millier d’éclats dans le salon. Thiann gémit, dérangée par toute cette lumière inhabituelle. Son appartement était orienté à l’ouest…Alors pourquoi le soleil venait-il la déranger de si bon matin ?
Et si ce n’était pas le matin tout simplement ?
Un monstrueux doute bondit au visage de la demoiselle qui se redressa vivement et manqua de peu de tomber de son hamac. Il faudrait qu’elle pense à changer de lit d’ailleurs… Elle chercha rapidement des yeux l’horloge pour constater avec effroi qu’il était deux heures passée…de l’après-midi s’entend ! Elle laissa échapper un juron en remarquant qu’elle avait oublié de mettre son réveil en marche. Foutue journée !
Elle se laissa retomber sur son oreiller. De toute façon elle n’aurait rien le temps de faire aujourd’hui…Même pas des photos…Tant pis, le dossier photographique de la fac attendrait la semaine prochaine.
Ses yeux parcouraient d’un air absent sa « chambre », se perdant dans la contemplation de la poussière tourbillonnant dans un rai de lumière. Quelqu’un frappa à la porte. Thiann maugréa et se leva de mauvaise grâce, elle aurait bien passé sa journée à observer les immeubles au travers de sa fenêtre allongée dans son lit. Mais non, il fallait qu’un imbécile vienne la déranger. Elle ouvrit la porte, vêtue en tout et pour tout de son pyjama constitué d’un simple tee-shirt pour constater que son perturbateur s’était fait la malle. Elle eut envie de hurler à ce crétin toute sa colère avant de mettre le pied sur un truc qui ressemblait fortement à du papier. Elle ramassa la chose sur laquelle s’étalait une fine écriture à l’encre rose.
- Citation :
- Salut Tia,
Vu que je n’ai pas pu te trouver à la gare, je ne sais pas comment tu as passé ta soirée (ou plutôt ta matinée) et je n’ai pas pu remplir la mission qui m’avait été confiée. Mais je me rattrape aujourd’hui. Artémis, m’avait demandé de te donner son numéro que voici et m’avait également chargée de te transmettre ses amitiés.
J’ai préféré t’écrire sur papier car au moins tu ne pourras pas dire que tu n’as pas reçu le message.
Passe une bonne après-midi,
Mina.
Pas de doute, sa chèèère collègue du Dyonysos avait décider de lui pourrir la vie comme il se doit. Plus bas, il y avait inscrit une série de chiffres ainsi que le nom du coureur de jupons qui s’était entiché de sa petite personne. Elle songea un instant à froisser cette horreur et à la balancer tout droit dans le recycleur. Mais non, elle posa la missive près de son téléphone et enregistra le numéro dans la mémoire de l’appareil. Elle serait ainsi prévenue s’il prenait l’envie au gus de lui téléphoner et ça lui éviterait de décrocher pour rien. Un vague sourire de vengeance apparut sur ses lèvres. Elle aussi avait le droit de s’amuser un peu, non ?
Réjouie par cette découverte inopinée de l’utilisation des moyens de communication, elle prit la direction de la salle de bains où elle laissa longtemps l’eau brûlante couler le long de son dos. Elle termina sa douche par un jet froid pour parfaire son réveil et s’éclaircir les idées. Puis vêtue d’un peignoir, elle alla mettre la machine à café en marche et s’installa devant son ordinateur. Une petite icône clignotait dans un coin, signe qu’elle avait des nouveaux messages. Il y en avait trois. L’un d’eux provenait de la faculté d’Arts et Technologies l’invitant à participer à une de leurs conférences stupides sur les micro-puces. Elle le supprima avec un regard narquois. Avec son job non-officiel, elle en savait probablement plus à ce sujet que la plus-part de ses professeurs. Les deux autres étaient des commandes. Il y avait un brouilleur à trafiquer et un micro-processeur à remettre en état. Elle sourit, voilà qui allait l’occuper pour quelque jours. Elle cesserait d’errer complètement désœuvrée.
La machine à café lançait des « glou-glou » intempestifs, signe que le breuvage était prêt. Elle avala sa tasse brûlante en quelques longues gorgées tout en observant le ciel. Réflexion faite, elle allait sortir. Il faisait beau, le devoir de la fac allait peut-être avancer. Elle dénicha dans son placard un jean propre ainsi qu’un pull en coton. Puis équipée de son appareil photo numérique ancienne génération, qui selon elle faisait de bien meilleurs clichés que tous ces nouveaux trucs bourrés d’options inutiles, et de son blouson. Elle sortit en claquant la porte derrière elle.
L’antiquité qui lui servait de voiture l’attendait bien sagement devant son immeuble. La portière s’ouvrit dans un déclic, Thiann s’installa sur le siège conducteur et mit le contact. Le rugissement du moteur la fit sursauter, comme toujours. Après quelques manœuvres pour sortir de sa place, le véhicule s’élança en cahotant vers la gare du quartier Est.
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