Cocon.
Cocon est un des mots préférés de Verne.
C'est ainsi qu'il a pensé son appartement dans l'agencement et dans la décoration. Tout pour faire en sorte de le rendre accueillant, chaud et coupé du monde. De Néocity.
Il a d'abord fallu le faire insonoriser. La facture s'est élevée à 12 000 units mais tout confort se paie. Au moins il n'entend plus le voisin pisser à deux heures du matin.
La tapisserie et la moquette, épaisses, sont en polymères chromés et un adapteur près de la porte d'entrée permet à Verne de changer les couleurs, les motifs selon son humeur journalière.
La cuisine est petite, suffisante pour un ou deux, mais lumineuse. Idem pour la salle de bains.
Le salon est spacieux et molletonné, ce qui lui donne ce côté nid douillet que Verne affectionne tant. Bien qu'il ne reçoive que très rarement, Verne possède un grand canapé trois places et deux fauteuils accordés. Sur les murs, l'oeil découvre des copies synthétiques de tableaux, un écran géant et des étagères de copies de textes.
Enfin, le bureau existe au fond du couloir tel un cofre fort gigantesque. Egalement insonorisé mais surtout ignifugé, cadenassé, le bureau détient la collection antique des ouvrages que Verne a hérité de ses ancêtres paternels.
Les murs sont couverts de volumes et le sol soutient des piles bringuebalantes.
Au centre, Verne a disposé bureau et ordinateur où, lentement, méthodiquement, il numérise mot par mot, page après page, ces textes anciens si chers à son coeur et précieux pour les collectionneurs.
Depuis longtemps, déjà lors de la période "extraterrestre", au sens propre du terme, la famille Jélus devait subir d'incessantes tentatives de cambriolage ayant pour objet cette collection.
Avant cet appartement, Verne avait essuyé deux agressions envers son domicile en moins de six mois. Puis il a déménagé, à frais conséquents, encore, dans ce nouveau quartier plus sûr, dans cet appartement qu'il a sécurisé encore davantage.