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Jusque là tout s'était passé comme prévu par Marcelus. Les portes ne posaient aucun problème. Il faut avouer que le pass Diva Serf facilitait énormément le travail. Les serrures n'étaient pas toutes identiques. Il y avait les serrures de service: rustiques, inélégantes et sans charme. Et il y avait les serrures de luxes, qui vous adressent un petit mot à chaque fois que vous les utilisez:
Bonsoir, Brigitte, je vous souhaite bon ménage.
John sursauta la première fois qu'une de ces serrures s'adressa à lui. Puis il s'y habitua. Il n'avait qu'une seule envie: vite expédier ce boulot. Il ne serait pleinement soulagé que lorsque la cagoule et les gants de Marcelus bruleraient au fond d'une poubelle. En attendant il avait atteint le 7 ème étage de la
Centrale Banquaire. Jusque là il n'avait pas rencontré de difficulté. Certes il y avait bien des caméras de sécurité, mais il ne devait pas y avoir de garde affecté à la surveillance des écrans sans ça il n'aurait manqué de voir l'ombre que John s'efforcait d'être (avec parfois un succés bien mitigé).
Sa première hésitation le happa alors qu'il arrivait à son objectif. C'était une lourde porte d'ebène. Ce n'était pas un bois de synthèse, fabriqué dans une usine ultra moderne et qui reproduisait quasiment parfaitement l'aspect et la texture du bois. Non, cette porte était authentique. John ne savait pas comment elle était arrivée jusque ici, elle avait traversé les siecles et sans doute les parsecs. C'était une antiquité d'une valeur inéstimable. Il réalisa qu'il n'aurait sans doute jamais assez d'argent pour s'acheter celle-ci...L'homme à qui il devait livrer la glacière, devait être très important. C'était sans doute le directeur de l'établissement, un homme riche à mourir.
Un bruit le ramena à la réalité. Il devait s'activer et foutre le camp d'ici au plus vite. Il pénétra dans la pièce et se dirigea vers l'immense masse que, dans le noir, il devinait être le bureau. Il posa le coli en prenant soin à ce que le métal ne fasse pas de bruit en touchant le verre du plan de travail. Il s'appretait à rebrousser chemin et à se diriger en quatrième vitesse vers la sortie, lorsque son regard s'arrêta sur une photo. Elle représentait Georges Abitbol (le "client") et sa famille, trois filles et un garçon. John ne distinguait pas grand chose dans la pénombre néanmoins un détail le chiffona et il prit le risque d'allumer la lumière du bureau.
Là, au centre, l'ainée, je la reconnais...c'est la fille de la boite...celle qui est venue avec Marcelus et qui n'est pas ressortie...plus besoin de me creuser la tête pour savoir ce qu'il y a dans cette glacière...cher père de famille, je ne sais ce que tu as fait à mes patrons. Peut-être ne les connais tu même pas, comme moi. Mais eux ils savent qui tu es, et je pense qu'ils viennent de te faire livrer la tête de ton ainée.John n'eut pas trop le loisir d'approfondir trop la question, car l'ascenseur montait.
Ne traine pas, voilà la cavalerie qui arrive...Il s'engouffra dans l'escalier de service quand l'ascenseur s'immobilisait à l'étage. Arrivé au rez-de-chaussée en un éclair, il disparu aussi vite que possible dans la ruelle. Et ce n'est que deux rues plus loin qu'il pris le temps de plonger la carte d'accés au fond de sa poche. Il retira la cagoule et la jetta. Il sortit son briquet, alluma la paire de gants qui ne tarda pas à rejoindre la même poubelle que la cagoule. Il s'éloigna en direction de la station de tram la plus proche sans se retourner vers l'immeuble ou les flammes qui léchaient déjà un escalier de secours. Elles ne tarderaient pas à s'éteindre. Il n'eut qu'une seule pensée pour M.Abitbol:
J'espère que tu feras le necessaire pour protéger les trois enfants qu'il te reste.Il monta dans la rame qui devait le conduire à son rendez-vous.
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